Faut-il vraiment manger trois repas par jour pour rester en bonne santé ?

Faut-il vraiment manger trois repas par jour

On l’a tous appris dès le plus jeune âge : trois repas par jour, matin, midi et soir, c’est le minimum pour rester en forme. Une tartine au réveil, un déjeuner complet à midi, un bon dîner le soir… Ce rythme semble immuable. Mais est-il vraiment indispensable à notre santé ? Pas forcément, répond Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste, qui invite à repenser cette routine alimentaire sous un angle plus biologique que culturel.

Un héritage plus social que physiologique

Le rythme ternaire des repas est profondément ancré dans notre quotidien. Pourtant, il n’est pas d’origine biologique. “C’est une construction sociétale”, explique le Dr Cocaul. Elle repose sur l’organisation classique en “trois huit” : huit heures de sommeil, huit heures de travail, huit heures de loisirs – découpées par les repas.

Ce schéma suit surtout notre horloge circadienne, ce rythme interne de 24 heures qui régule l’ensemble de nos fonctions vitales : sommeil, température corporelle, tension artérielle… et bien sûr, l’alimentation.

En 2017, les chercheurs Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young ont d’ailleurs reçu le prix Nobel de médecine pour leurs découvertes sur ce rythme circadien, confirmant à quel point notre horloge interne influence tout notre métabolisme. D’après Arnaud Cocaul, respecter ces cycles naturels permet une meilleure assimilation des aliments, et réduit les risques de dérèglements.

Quand le corps perd le rythme

Les personnes qui travaillent de nuit en savent quelque chose : manger à des heures irrégulières perturbe rapidement l’équilibre. Grignotages compulsifs, perte d’appétit, repas sautés ou mal répartis… Le corps n’a plus de repères, et cela peut mener à des troubles alimentaires, voire à des pathologies plus lourdes sur le long terme.

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“Les organes, tout comme les cellules, ont besoin d’une certaine régularité”, insiste le nutritionniste. Et c’est bien là que réside l’intérêt des repas structurés : pas tant leur nombre, que leur rôle dans la synchronisation avec notre environnement.

Le petit-déjeuner : incontournable… ou pas ?

Pour le Dr Cocaul, le petit-déjeuner reste un repère essentiel, car il permet de sortir du jeûne nocturne. “C’est lui qui relance le métabolisme”, affirme-t-il. Mais attention à ce que vous mettez dans votre bol !

Trop souvent, ce premier repas est composé de produits ultratransformés : céréales sucrées, viennoiseries grasses, confiture industrielle… Résultat : un pic de glycémie rapide, suivi d’un coup de fatigue. Le nutritionniste recommande plutôt des aliments riches en fibres et à indice glycémique bas, comme le pain au levain, le petit épeautre, ou encore les fruits frais.

Trois repas, oui… mais pas pour tout le monde

Dans le monde, le modèle des trois repas est loin d’être universel. En Espagne, certaines familles prennent jusqu’à cinq petits repas par jour. Au Japon, certains pratiquent le jeûne intermittent, avec un seul repas dans la journée. En Afrique du Nord ou en Afrique de l’Ouest, deux repas quotidiens peuvent suffire selon les habitudes culturelles.

Faut-il y voir une meilleure méthode ? Pas nécessairement. “Ces pratiques ne sont pas mauvaises en soi”, note Arnaud Cocaul, “mais elles manquent d’études scientifiques solides pour en prouver les bienfaits à long terme”.

Écouter son corps avant tout

En fin de compte, la clé réside moins dans le nombre de repas que dans leur régularité, leur qualité nutritionnelle, et leur adéquation avec notre rythme biologique. Si trois repas par jour vous conviennent, tant mieux. Si vous vous sentez mieux avec deux, ou si vous pratiquez le jeûne de manière encadrée, cela peut aussi être bénéfique.

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Le plus important ? Éviter les excès, rester à l’écoute de son corps… et ne pas faire de la nourriture une source de stress.

Claire Durand

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